L'intégration des critères ESG, une priorité pour les institutions européennes
Alors que l'Union européenne pousse de plus en plus vers la mise en œuvre de pratiques plus durables à travers de nombreuses industries afin de faciliter la transition vers le "net zéro", le secteur bancaire et financier ne fait pas exception. Encouragées par les initiatives de l'UE et de la Commission européenne pour lutter contre le réchauffement climatique, les institutions financières sont de plus en plus incitées à adopter des pratiques respectueuses de l'environnement et socialement responsables, et à mettre en place des plans d’action concrets allant dans cette direction.
Cette impulsion vers une finance plus verte est clairement illustrée par diverses publications et initiatives de divers superviseurs ces dernières années. En témoignent la mention d’une meilleure prise en compte des critères ESG dans les orientations de l’EBA sur l’octroi et le suivi des prêts, publiées en 2020, ou encore la récente consultation menée par l'Autorité bancaire européenne (EBA) sur la gestion des risques ESG. Achevée depuis avril 2024, celle-ci visait à encourager une meilleure prise en compte des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance dans les processus de gestion des risques. Dans le même élan, l'UE a introduit des taxonomies spécifiques pour aider à classifier les investissements durables. Parmi celles-ci, la taxonomie verte européenne se démarque comme un outil crucial pour déterminer quels investissements contribuent réellement à des objectifs environnementaux durables sur le long terme.
ESG : Où en est le secteur bancaire ?
Cependant, malgré ces initiatives et réglementations en place, le secteur bancaire a encore du mal à intégrer pleinement les critères ESG (critères environnementaux, sociaux et de gouvernance) dans ses activités quotidiennes et sa stratégie. Il reste un décalage entre le point de vue de l’Union européenne et des superviseurs – et des objectifs de développement durable qui en découlent – et la pratique bancaire réelle.
Ce décalage est d'autant plus frappant face aux défis urgents posés par le changement climatique et la nécessité d'une transition écologique. À la lumière des engagements pris lors de la COP 28, il devient impératif pour les acteurs économiques de mettre en œuvre des projets priorisant le développement durable et la réduction de l’empreinte carbone, de privilégier une meilleure prise en compte des enjeux ESG, et d'adopter des pratiques qui réduisent les risques climatiques. Bien que chaque nouvelle réglementation présente ses défis, elle crée également de nouvelles opportunités de croissance sur le long terme pour les institutions financières qui s'engagent pleinement dans cette transition vers une finance durable.