Le marché de l’immobilier, autrefois espace de neutralité où acquéreurs et vendeurs pouvaient trouver un terrain d’entente, est aujourd’hui dans la tourmente. De nombreux facteurs ces dernières années tels que la crise sanitaire, l’inflation, la hausse des taux d’intérêt et des prix immobiliers et la guerre en Ukraine ont créé un environnement complexe et contraignant sur les marchés immobiliers européens ces derniers mois/années. Cette situation crée un déséquilibre entre les attentes des vendeurs et celles des acquéreurs en France et à l’étranger, rendant le travail des professionnels de l’immobilier plus complexe qu’auparavant.
Dans cet article, nous évoquons les raisons à l’origine de ce décalage et abordons les stratégies que les agences immobilières peuvent adopter pour survivre et prospérer dans un environnement immobilier en pleine mutation.
D’où vient le décalage entre acquéreurs et vendeurs sur le marché de l’immobilier en 2023 ?
Pour réduire l’écart entre les attentes des acquéreurs et des vendeurs, il faut d’abord comprendre l’origine de cette situation. Tout d’abord, la crise actuelle du coût de la vie et la hausse des taux d’intérêt ont entraîné une baisse de la capacité d’emprunt et du pouvoir d’achat immobilier des acquéreurs potentiels et, par conséquent, de l’accessibilité au logement. Ce phénomène touche d’autant plus les emprunteurs primo-accédants qui ont d’autant plus de mal à obtenir un crédit immobilier, et se retrouvent donc avec peu de ressources pour effectuer leur premier achat immobilier. Une récente étude du Fonds monétaire international a analysé et comparé le pouvoir d’achat des ménages européens entre 2021 et l’année dernière et a identifié une baisse de -20 % en moyenne. C’est encore pire au Royaume-Uni, où le FMI fait état d’une baisse de plus de 40 % à l’échelle du pays !
Dans un marché où les acquéreurs subissent une baisse de leur pouvoir d’achat immobilier et ont du mal à obtenir un prêt immobilier, il est difficile d’exiger les mêmes prix qu’auparavant. Mais les choses ne sont pas aussi simples qu’on pourrait le penser. Ce qui est vrai, c’est qu’après une période de dix ans de forte hausse des prix de l’immobilier (plus de + 45,9 % dans l’UE, selon Eurostat), les experts constatent un ralentissement au niveau européen. Les prix des logements baissent, mais pas autant que prévu cependant. Les dernières données d’Eurostat montrent qu’entre le début du second semestre 2022 et le début de l’année 2023, les prix des logements ont diminué de 2,1 % dans l’UE. Cette tendance à la baisse est un peu plus marquée dans des pays comme la Suède ou l’Allemagne, où les prix ont chuté de près de 7 %.